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Jacques Demy: de films en aiguilles
Jacques Demy: de films en aiguilles
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Jacques Demy: de films en aiguilles
14 avril 2009

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III) Personnages et thèmes


1) Les personnages et la tragédie

Les personnages se ratent, c’est leur destin. Tout est en fait ramené à une fonction surdéterminée, accablante, prédestiné. C'est la tragédie grèc, c'est Oeudip à qui on a annoncé son déstin dès sa naissance. On connait la destiné des personnages mais nous luttons contre ce destin avec eux tout en sachant que l'histoire finira mal. C’est le jeune peintre Maxence dans les demoiselles qui a peint la femme qu’il aime avant même de l’avoir rencontré. C’est Lola, qui attend pendant sept ans son Michel disparu, parti très loin en lui laissant un enfant. C’est Rolland Cassard qui erre dans Nantes à la recherche de l’âme sœur et dont l’amour pour Lola est sans avenir. C’est Guy et Geneviève, dans les parapluies, dont le bel amour est trop pur, trop beau, pour pouvoir durer et affronter le temps. C’est dans les demoiselles, l’incroyable ballet qui organise l'echec de la rencontre des deux sœurs, avec leur fiancé idéal. Il faut que chacun trouve sa chacune, c’est ainsi que le monde de Demy tourne : c’est le sort qu’invoque Jacques Perrin dans Peau d’âne (« j’épouserai celle à qui cette bague ira, quelle qu’elle soit ») pour capturer la belle peau d’âne et empêcher un inceste qualifié par la fée de « passion lamentable ». Jacques Demy va même jusq'à mettre en scène La tragédie grèc avec Parking, sur le mythe d'Orphée.

Les mères se ressemblent toute dans chacun des films de Demy, même physique, même profil : elles sont délaissées, veuves pour certaine mais encore belle (elles sont d’ailleurs parfois à deux doigts de rivalisé avec leur filles). Les filles ont un but unique : trouvé celui qui leur correspond : l’amour idéal, le futur mari. Dans la scène de fin des parapluies : Geneviève quitte la station service dans sa Mercedes noir avec sa fille Françoise, laissant Guy, son ex-fiancé et le père de sa fille ; la caméra s’élève, il neige. Madeleine arrive avec le petit François. Une famille impossible s’efface pour laisser place à une famille possible, avec comme lien un enfant né d’un amour contrarié. Mais qui sait, Guy quittera peu être Madeleine pour une autre ou inversement. Tous les films de Jacques Demy indiquent cette précarité de l’amour : on s’aime à la vie à la mort et le temps fait que tout est possible : une rencontre ou la mort par exemple. Au fond, le temps est le personnage principal de JD

Le rêve de JD était de faire 50 films relié les uns aux autres où le récit et les personnages s’entremêlent et s’emboitent comme un puzzle. Cette idée de puzzle est reprise à plus petite échelle dans les demoiselles ? Tous les personnages fonctionnent pas paires qu’il faut rassembler. "Il y a toujours eu des filles dans ma famille" l’univers du cinéaste gravite autours des personnages féminins : Dans son premier long métrage, Lola, le personnage type apparaît qui sera ensuite reprit de film en film : déjà dans ce premier long métrage, le personnage féminin de Lola se reflète dans d'autre personnage féminin : Cécile qui est le passé de Lola et la mère de Cécile qui est ce que pourrait être son futur. A la fin du film tout converge vers Cherbourg, Cassard et Frankie prennent le bateaun pour s'y rendre. Cécile fuit vers son oncle qui y habite et Mme Denoyer, sa mère l'y  poursuit. Tous les personnages sauf Lola se rendent donc à Cherbourg. Cherbourg, le lieu principal des Parapluies dans lequel on retrouve Rolland Cassard qui était le personnage principal de Lola et le personnage secondaire des parapluies qui connecte le temps entre les deux films. Cette continuité est une idée chère à JD qui affectionne l'idée qu'il n'y a ni début ni fin dans la vie des personnages et qu'elle se poursuive au delà de l'écran où le spectateur n'a plus accès mais qui peut resurgir dans d'autre film (le passé de Cassard dans Lola est évoqué dans les parapluies).

Rêveur agité dans Lola et les demoiselles ou vaguant Rolland et le prince dans peau d’âne. Tous sont voués à se cogner au réel. Dans les parapluies, les personnages défient le poids du réel en chantant. Dans ces film, Jacques Demy développe une utopie de la vie et plus précisément de la vie amoureuse qui va s’écrouler petit à petit. Les personnages qui vivent dans se monde de rêve vont se cogné au réel et « redescendre » brutalement dans la vraie vie.


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